1. |
Demain Encore
03:21
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Que vendras-tu demain encore
Après la faune, après la flore
Que vendras-tu demain encore
Ta femme et les enfants d'abord
Puisqu'il faut bien se divertir
Puisque savoir est désuet
Qu'il y a tant de bouches à nourrir
Prêtes à presque tout avaler
Il en faudra demain encore
Pour vivoter et consommer
La bourse, la vie et puis la mort
A combien l'homme évaluer
Dévalué
Qui convaincre demain, mon porc
A te suivre dans cette épopée
L'aventure moderne des corps
Par tous les pores, assimilée
Les bouts de terre au bout des pôles
Tu les as bien dans la visée
Tout n'est que question de contrôle
De timing et de bon marché
Il en faudra demain encore
Pour vapoter et consumer
Les bourses vides après l'effort
Que vaut un homme rassasié
Assassiné
Que retiens-tu de ce folklore
Toi qui crois en la destinée
D'une espèce toujours plus au bord
De la fosse qu'elle a creusée
Tu peux mondialiser mes vers
Et les céder au plus offrant
Nous serons déjà recouverts
Par la honte de nos enfants
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2. |
Fenêtre
04:20
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Je regarde par la fenêtre
Je vois des corps, je vois des ombres
Je vois les seins de filles sans têtes
Leurs amants chauds sous les décombres
Dehors ça semble être la fête
Des trompettes de fin du monde
Une fanfare de squelettes
Défilent en piétinant leurs tombes
Un jour les vitres voleront en éclats…
Les cravates se serrent sur les gorges
Les courbes et les cadrans s’affolent
Les mains ouvrières se révoltent
En beuglant quelque Carmagnole
Des enfants courent dans tous les sens
Pour échapper à leurs ainés
Croyant inverser la tendance
Mais c’est foutu puisqu’ils sont nés
Un jour les vitres voleront en éclat
Un jour les vitres voleront en éclats
Et ce jour là
Que feront-ils de moi ?
Survivant parmi les étages
De ces insurrections barbares
A l’heure de faire le grand ménage
De racler le fond des tiroirs
Quelle place me laisseront les vainqueurs
De quel côté de leur histoire
La vérité comme une humeur
Sur leurs visages couverts de gloire
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3. |
Post-Orgasme Diurne
02:49
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Et tu ressors dehors
Pour prendre du recul
Sur ce corps qui te mord
Cette chair qui te bouscule
T'as commis tant d'erreurs
T''es tourné en ridicule
A présent il est l'heure
De chasser l'incrédule
Ta conscience qui dort
Suspendue à ton pendule
La mémoire et la mort
Toujours sur la bascule
Et ces satanées fleurs
Qui parfois t'émasculent
Diffusant leur senteur
Dans la moindre cellule
Que ça tombe des nues
Que ça navigue à vue
Tu marches à la faveur
De rues plus ou moins droites
Et ta marge d'erreur
N'en est que plus étroite
Tes mains sur la rambarde
Sentent la peur et le moite
Ce vide camarade
Que toujours tu miroites
Les yeux froids de la nuit
Gèlent tes habitudes
Dans ces mois sous la pluie
Qui creusent les ridules
Epuisant ton crédit
A tester des formules
Pour meubler l’insomnie
Aux matins minuscules
Que ça joue l’ingénu
Que c’est lourd un corps nu
Le jour déploie ses ailes
Plombées de canicule
Repose-toi funambule
Ce soir on se rappelle
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4. |
Le Grand Désert
04:57
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T'as perdu un peu trop de lest
A zoner dans le grand désert
A toujours foncer plus à l'ouest
En serpentant entre les pierres
Tu brailles au plein cœur d’une impasse
La raison mère de ta chute
Que tu sais qu'la vie est une pute
Qui les vend bien trop cher ses passes
Tu dis que l'jour de ta naissance
T'a embarqué dans un défi
A mort avec l'existence
Mais y'a pas d'balles dans ton fusil
Alors tu traines un peu des pieds
En dérobant par-ci, par-là
De quoi te remplir l'estomac
Et puis parfois quelques baisers
T’as même jamais vraiment rêvé
Les grandes prairies, les beaux chevaux
Signes extérieurs de cruauté
Réservés à ceux qui ont les crocs
Toi qui au fond ne va vers rien
Porté par tes bottes ensablées
Un coup de vent ou bien de dés
Vagabond au milieu des chiens
A respirer fort les effluves
Des heures qui tombent sans faillir
Tu t'laisses glisser au fond d'la cuve
Où gisent tous tes frères martyrs
Déduisant tous les jours qui passent
De ton compte à rebours maso
Attendant que vienne un tourteau
Une fois pour toute tirer la chasse
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Akran Lyon, France
Auteur-compositeur évoluant entre folk-rock et chanson française, influencé par Miossec, Thiéfaine ou encore Neil Young... Akran écrit des textes introspectifs dépeignant la fragilité des relations humaines parfois vibrantes, vacillantes ou douloureuses dans un univers tout en clair-obscur, ombrageux et passionné. ... more
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