1. |
Fanny
02:48
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Fanny
Fanny timide
Fanny austère
Yeux translucides
Regarde en l'air
Fanny peut-être
Attend quelqu'un
Une amourette ?
Le prochain train ?
Fanny t’en veut
Fanny s’en va
S’émeut un peu
Presse le pas
Mais enfin,
Que veut-elle vraiment ?
Fanny embrasse
Fanny s’éteint
Dans la mélasse
Du quotidien
Fanny regrette
Fanny oublie
Secoue la tête
Refait son lit
Fanny s’ennuie
Fanny s’en fout
Offre ses nuits
Puis reprend tout
Mais enfin,
Où va-t-elle vraiment ?
Fanny s’amuse
Fanny se blesse
Parfois même s’use
A la tendresse
Fanny s’endort
Fanny se perd
Le cœur ailleurs
Tête à l’envers
Fanny te sème
Fanny ne fuit
Vit sa bohème
Dans sa galaxie
Où je ne brillais
Pas vraiment
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2. |
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Les Tifs…
(et la Tapisserie)
J’écris de loin pour ne pas que tu me rattrapes
J’ai plongé mes mains, tout retourné dans mon cartable
Il y aura toujours des oiseaux noirs dans notre ciel
Et des sous-marins au fond d’ta mer où j’me les gèle
Je parle à distance, pas trop m’mouiller j’sais pas nager
Je fuis les transes d’une parade déglinguée
Nos cerveaux fêlés sur courant alternatif
Comme j’aurais aimé te débrancher pour préserver mes tifs
Je t’aime à couvert pour éviter les balles perdues`
Il n’y a plus guère à gagner dans cette cohue
Ces fleurs que tu cueillais pour coller sur mon papier peint
Ça m’fane de constater que t’en avais tapissé dans tous les coins
Mais pourquoi je m’entête à reposter le même message
Les questions dans ma tête ont à peu près 6000 ans d’âge
Nous prenons notre élan malgré cette barre bien trop haute
J’te regarderais t’écraser tout en m’disant « Fallait pas qu’on saute »
« Fallait pas qu’on saute »
J’écris de loin pour ne pas que l’on se rattrape
Je laverais mes mains juste avant de me mettre à table
Les heures qu’il nous reste à préparer le grand festin
J’regrette de les passer à fuir la peste pour mon dernier examen
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3. |
Tel est l'épris
04:16
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Tel est l'épris
Tel est l'épris qui croit éprendre
L'âme condamnée à se fendre
Pauvre narcisse au cœur de cendre
A quoi crois-tu encore prétendre ?
Qui crois-tu donc encore surprendre ?
Plus de positions à défendre
Ni la moindre illusion à vendre
Absent de tes heures les plus tendres
Sûr de n'avoir plus rien à apprendre
Te reste-il du temps à suspendre ?
Ce reflet inhumain dans le grand marécage
A présent c'est certain ce n'est que ton visage
Tel est le prix de ces offrandes
Dont tu as joui sans plus attendre
Ces mains que tu as vu se tendre
Ont-elles griffé ton scaphandre ?
Ou même caressé tes méandres ?
Toutes ces ombres que tu démembres
Que tu dénombres dans des chambres
Pour qui chaque fois tu te cambres
As-tu tenté de les comprendre ?
De t'oublier sans te répandre ?
Ce reflet trop humain dans le grand marécage
A présent c'est certain ce n'est que ton visage
Tel est l'épris qui croit éprendre
Qui s'est exilé en novembre
Quand tu n'auras plus de rêves à pourfendre
Crois-tu pouvoir un jour descendre ?
Assez profond pour te reprendre ?
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4. |
D'un Ami l'Autre
04:43
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D’un ami l’autre
Entre ceux qui s'en vont
Et puis ceux qui s'en viennent
Les amis c'est selon
Les saisons qui promènent
De l'amour à foison
Ou des pluies diluviennes
La tendresse au balcon
Ou derrière les persiennes
Confident d'une nuit
Complice de toujours
Portant à bout d'insomnies
Les erreurs de parcours
Trimbalant ta folie
Tes excès, ton humour
Sur mes chemins meurtris
Au fond de mes faubourgs
Compagnon d'infortune
Les soirs de vague à l'âme
Plombés par les enclumes
Que nous laissaient les femmes
Vaincus par l'amertume
La désertion des flammes
Ne restaient que nos plumes
Pour alléger nos âmes
Accrochés au comptoir
En parlant du voyage
Sur la route de nulle part
Où l'on pèse nos bagages
Fixant les écrans noirs
D'un présent en otage
De nos vies dérisoires
Et nos haines en partage
Mais quelquefois se dresse
Cette foutue pudeur
Quand nous avons la hardiesse
De mettre à nus nos cœurs
Nous noyant dans l'ivresse
Comme pour avoir moins peur
D'avouer nos faiblesses
Et nos sombres terreurs
Et quand le jour viendra
Quand mon corps cabossé
Cessera le combat
Fatigué de lutter
Qui sera encore là
Pour m'entendre crier
Combien autour de moi
Tout au bout du sentier
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5. |
Tout va Bien
04:47
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Tout va bien
Des dédales sombres et sinueux où errent quelques monstres
Des nouveau-nés et puis des vieux qui semblent vouloir jouer la montre
Jouent à cache-cache en attendant de faire leur énième comeback
En un sourire ironisant à l’amnésique des flashbacks
La vie te pousse au cul chéri dans des angles biscornus
Là où se reflète la nuit planquée sous des lumières crues
Tu gesticules, tu bats des bras croyant vraiment à ton salut
Il n’y a perte que dans le fracas et ça n’t’amuse tellement plus
Mais tout va bien
Rassure-toi
Tout va bien
Ca ira mieux demain
Des parasites ont fait leurs nids avec ton consentement
Sous le tapis des insomnies où tu ne nettoies pas souvent
Ces bestioles là, ça prend son temps avant de traverser les mailles
Et un jour inopinément t’as des fourmis dans les entrailles
Tu sens bien quelque instant gratter des chagrins durcis par la honte
Où bien te chatouiller les pieds une allumette qui s’la raconte
Si tout se mettait à cramer tu sourirais bien, par réflexe
Mais tu sais bien que s’l’avouer c’est déjà frotter les silex
Mais tout va bien
Rassure-toi
Tout va bien
Ca ira mieux demain
Des valises pleines à ras-bord de sous-vêtements souillés
Que t’as gardés pour le confort, une prétendue sécurité
Se glissent parfois par erreur, certains soirs sous ton oreiller
Mais tu sais bien que leur odeur finira par t’asphyxier
Un journal de bord jauni dont tu as corné quelques pages
Que bien trop souvent tu relis en survolant tous les passages
Y’a quelques chapitres perdus que tu voudrais révisionner
Pour compléter ton rébus avant d’éteindre la télé
Mais tout va bien
Rassure-toi
Tout va bien
On verra ça demain
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6. |
L'Inconnue
02:46
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L'inconnue
Je la croise, l'inconnue
Celle qui ferait l'affaire
Pour m'emmener aux nues
Ou juste pour un verre
Bien sûr elle n'est pas toi
Mais toi, ben, tu t'en fous
Tu as bien d'autres bras
Pour te tenir debout
Moi je perds l'équilibre
Je me croyais si fort
Si fier d'être libre
Bien plus heureux sans port
Elle ne s'ra rien de plus
Que l'amère illusion
Que j'reprends le dessus
Rien qu'une contrefaçon
Même si elle n'est pas toi
J'espère bien trouver
Dans le creux de ses bras
De quoi me reposer
Dix minutes ou des heures
Me seront suffisantes
Lové dans la chaleur
De cette figurante
Cette étrange inconnue
Comme un point de repère
Qui n'serait dévolue
A n'être qu'éphémère
Qu'est c'que tu fous là, toi
Devant mes yeux, plantée
Pour me sortir de là
Il me faut t'évincer
Aller marcher ailleurs
Sur des rues plus clémentes
Et dévorer le cœur
De nouvelles passantes
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7. |
Vas-y
03:02
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Vas-y
Vas-y bébé, tire-moi la gueule
Laisse-moi mourir au bord du lit
Laisse-moi ruminer tout seul
Toutes mes angoisses et mes conneries
Ne m'adresse plus la parole
Ne dis plus bonjour, ni merci
Réveille un peu le rock'n'roll
Dans notre quotidien pourri
Vas-y petite, va faire la folle
Entourée de tous tes amis
Redeviens la baby-doll
Qui m'a ému, qui m'a séduit
Va te noyer dans l'alcool
Qui t'enivre, qui t'étourdit
T'es tellement belle quand tu picoles
Quand tu te livres à tes envies
Allez chérie fais-moi la tête
Ne te préoccupe plus de moi
Va t'amuser, vas faire la fête
Va danser nue au fond des bois
Pense à trinquer à nos défaites
Pense à embrasser nos erreurs
Et pour que ta victoire soit complète
Ecrase tes mégots sur mon cœur
Ignore tout de notre passé
Et ne jure que par l'instant
Ne fais plus les choses à moitié
Et torture-moi lentement
Je finirai bien par craquer
Voudrai redevenir l'amant
Sur qui tu aimais t'attarder
Un peu plus qu'une nuit seulement
Vas-y bébé réveille-moi
J'ai encore, je crois, bien caché
Un peu du venin d'autrefois
Un peu d'espérance à déterrer
Et peut-être qu'on rejouera
A l'un à l'autre se donner
Qu'on pourra remettre en émoi
Nos cœurs passablement calcinés
Ou bien qu'alors on écrira
L'épilogue de nos journées
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8. |
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Vengeance(s) et préhistoire
Mais quand cesseras-tu bon sang
De serrer les dents
Quand renonceras-tu enfin
A serrer les poings
Les haïras-tu toujours
Ces p'tits gamins dans les cours
Ces morceaux de préhistoire
Petits lambeaux de mémoire
Griffures et coups de poignards
Si futiles et dérisoires
Mais la douleur est tenace
Surtout quand tu la ressasses
Et la vengeance est mensonge
Vil cancer qui te ronge
Quand cesseras-tu de pester
Contre le passé
Quand iras-tu voir plus loin
Que les jours anciens
Leur en voudras-tu toujours
A ceux que tu laissais sourd
Toutes ces pièces de musée
Qui n'se sont jamais brisées
Ces ratures sur tes cahiers
Que tu n'as jamais gommées
Mais la rancœur est tenace
Surtout quand tu la ressasses
Et la vengeance est esbroufe
Noire araignée qui te bouffe
Quand passeras-tu au-dessus
Des instants déchus
Quand chasseras-tu pour de bons
Tous les vieux démons
Les maudiras-tu toujours
Ces êtres humains dans la cour
Ces coffres pleins de poussière
Que tu n'veux pas mettre en terre
Toutes ces petites guerres
Ridicules et ordinaires
Mais la défaite est tenace
Surtout quand tu la ressasses
Et chaque vengeance est vaine
Longue mâchoire qui te saigne
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9. |
La Belle
05:48
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La Belle
Un demi-tour devant la glace
Comme pour se rassurer encore
Un sourire, une grimace
Décidément elle hait ce corps
Un peu plus de rose à ses lèvres
De noir au bout de ses paupières
Elle sait qu’il ne fait jamais grève
Ce douloureux besoin de plaire
Sortir un jour à découvert
Elle rêve d’avoir cette assurance
Mais ce serait offrir sa chair
Son moindre atome à la potence
Elle se ressert un verre d’alcool
Et prend son courage à deux mains
Ca la rassure, ça la console
Pour affronter d’autres humains
Elle réajuste un peu sa robe
Remonte délicatement ses seins
Elle se veut en fille probe
Mais à la fois s’aime en putain
Sortir un jour à cœur ouvert
Elle aimerait tellement ça
Mais ce serait offrir sa chair
A un possible renégat
L’inaccessible nirvana
Elle referme la porte derrière elle
S’abandonne à la nuit
Ce soir encore elle s’fera la belle
Dans un énième nouveau lit
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Akran Lyon, France
Auteur-compositeur évoluant entre folk-rock et chanson française, influencé par Miossec, Thiéfaine ou encore Neil Young... Akran écrit des textes introspectifs dépeignant la fragilité des relations humaines parfois vibrantes, vacillantes ou douloureuses dans un univers tout en clair-obscur, ombrageux et passionné. ... more
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